Suite au discours du Premier ministre Edouard Philippe, il convient de constater que son gouvernement persiste à suivre la voie hautement périlleuse ouverte par le Président Macron dans sa dernière allocution, à savoir procéder à la réouverture des établissements scolaires à partir du 11 mai.  
De surcroît, cette décision intervient alors qu’aucune garantie n’est donnée sur les moyens matériels du déconfinement, à savoir notamment les tests et les masques pour tous. Elle est d’autant plus incompréhensible que si l’on voit clairement les risques qu’elle fait courir à la communauté enseignante, aux parents et à toute la population, on peine à percevoir son intérêt : par exemple, pourquoi rouvrir les lycées à quelques jours de leur fermeture estivale ?
Conscients des conséquences prévisibles d’un tel entêtement et après l’expérience du maintien du premier tour des élections municipales dont on sait les funestes conséquences, il paraît hors de question de suivre aveuglément des directives parisiennes, fermement contestées du reste y compris de l’autre côté de la mer.  
Ajoutant qu’en la circonstance, le « Haut Conseil scientifique » réuni par le Président Macron, ayant pourtant été jusqu’ici particulièrement conciliant à l’égard du gouvernement (notamment sur la question du maintien des élections qu’il a accepté de cautionner), a lui-même déconseillé la réouverture des écoles le 11 mai, préconisant le renvoi de celle-ci au mois de septembre.
En Corse, cette décision est d’autant plus contestable que l’île connaît une fragilité particulière, notamment en raison de la structure de sa démographie (forte proportion de personnes âgées) ainsi que de la faiblesse de son système sanitaire (capacités réduites des services de réanimation, absence de CHU…)