Société

Le 9 décembre 2024, la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Corse (Cress Corsica) a souhaité alerter « avec gravité » la Collectivité de Corse et les services de l’État sur la situation « devenue intenable » pour les structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) en Corse. En effet, indique la Cress Corsica, des retards accumulés dans le traitement des dossiers et le versement des financements publics alloués menacent directement la viabilité de ces établissements. En Corse, l’ESS représente plus de 1 000 établissements employeurs, dont l’immense majorité sont des structures associatives, et plus de 8 000 emplois (dont 70 % d’emplois féminins), soit 11 % de l’ensemble des emplois du secteur privé régional. Dans certains secteurs de l’île, la part de l’ESS est même beaucoup plus élevée, et constitue un levier d’emploi et de développement dans des territoires ruraux. En Ouest Corse, par exemple, 21,6 % des salariés du privé travaillent dans une structure de l’ESS ; de même, en Centre Corse l’ESS représente 20,9 % des emplois du privé. Ces emlois s’exercent dans des domaines aussi divers que le social, le médico-social, l’insertion, la formation, l’entrepreneuriat, la culture, les arts et spectacles, le sport, les loisirs, l’agriculture, l’éducation populaire, la communication, le handicap, les services à la personne, les aides à domicile, l’hébergement médico-social et social, l’accompagnement des mineurs, les centres aérés, les micro-crèches associatives, l’environnement, le réemploi, les auto-écoles solidaires, les garages solidaires, les recycleries ou le caritatif. Pourtant, en cette find’année, « de nombreuses associations, coopératives et mutuelles sont aujourd’hui en grande difficulté financière, incapables de couvrir leurs charges courantes et de répondre aux besoins de la population. Ces retards de paiements mettent non seulement en péril l’équilibre économique des structures concernées, mais également la pérennité de milliers d’emplois locaux et de services indispensables ». Une situation critique face à laquelle la CRESS appelle à une prise de responsabilité urgente de la part des pouvoirs publics. Elle demande ainsi à la Collectivité de Corse et aux services de l’État de régulariser dans les meilleurs délais le versement des financements dû aux structures de l’ESS concernées, de mettre en place un plan d’urgence financier pour soutenir les structures les plus affectées par ces retards et d’instaurer un véritable esprit de coopération et une dynamique de dialogue transparent et continu avec les acteurs de l’ESS pour prévenir de telles situations à l’avenir et pour rendre plus lisible la politique de soutien des acteurs institutionnels au développement de l’ESS en Corse.

AN