On l’attendait depuis déjà trois ans.
Lors de la session de l’Assemblée de Corse du 28 novembre 2024, l’hémicycle a adopté le principe de la révision du Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc). Julien Paolini, président de l’Agence d’aménagement durable, d’urbanisme et d’énergie de la Corse (AUE) a au préalable présenté une analyse globale des sept premières années d’application de ce document stratégique. Sur les effets produits par le Padduc, il a ainsi relevé des avancées sur la « sécurisation des espaces stratégiques agricoles » au terme de près de 10 ans de procédure grâce à une récente décision du Conseil d’État, un soutien accru à l’investissement, au logement, au numérique, à la planification ou encore aux transports et à la transition écologique, tout en concédant que « ce bilan apparait malgré tout contrasté et cer- tains indicateurs traduisent un retard important dans la mise en œuvre du Padduc », alors qu’ « aujourd’hui encore 60 % des communes sont régies par le règlement national d’urbanisme ». Listant les objectifs de la révision du Padduc, il a par ailleurs pointé la prise en compte des évolutions législatives et réglementaires majeures, ainsi que l’intégration du schéma territorial de cohérence écologique en cours d’élaboration et du plan territorial d’intermodalité en matière de transport. « Ce Padduc de nouvelle génération devra faire de la Corse une île modèle en matière de développement durable et de transition écologique en Méditerranée. Il devra aussi permettre de traduire les avancées que nous attendons en matière d’évolution institutionnelle vers un statut d’autonomie et renforcer nos objectifs en matière d’autonomie énergétique, alimentaire, en matière de lutte contre les inégalités sociales et territoriales », a-t-il ajouté en insistant sur le fait que la priorité de cette révision sera égale- ment d’accentuer « le combat nécessaire contre la spéculation foncière et immobilière, les difficultés d’accès au logement » qui « se sont considérablement accentuées ces dernières années, renforcent le sentiment de dépossession ». Cependant, a-t-il encore noté « à droit constant le Padduc ne pourra pas tout régler. Sans évolution institutionnelle, je suis persuadé qu’à moyen terme, le Padduc, la Corse, son peuple risquent d’être emportés par le tsunami grandissant de la spéculation et les vagues répétées de la dépossession ». Malgré les critiques de l’opposition et notamment de la droite envers un document si « dense qu’il en devient illisible », le rapport a été adopté à l’unanimité, permettant le lancement de la procédure de révision qui devrait s’étendre sur les trois prochaines années.
MP