Environnement

C’est une perspective qui fait frémir U Levante.

Dans une récente publication, l’association de défense de l’environnement s’alerte d’un potentiel projet d’exploitation du nickel des plages d’Albu, à Ogliastro, et de Nonza. Selon elle, Aurania ressouces Ltd, une société canadienne immatriculée aux Bermudes et représentée par Keith Barron, un ressortissant britannique de 62 ans, envisage en effet « d’enlever puis de traiter les galets, graviers et sable des plages de Nonza et d’Albu afin d’en extraire » ce précieux métal. Aurania indique d’ailleurs sur son site Internet avoir signé des protocoles d’accord non contraignants avec les deux communes du Cap Corse par l’intermédiaire de Corsica Ressources, une société jumelle créée en octobre 2013 et domiciliée à Biguglia, « pour l’exploitation de sable et gravier hautement enrichis en nickel ». L’entreprise souligne avoir trouvé sur les plages de Nonza et d’Albu un dosage en nickel de 40,1 %, soit une « teneur bien supérieure à celles de tous les gisements de roche dure connus ». Et, précise Aurania, sa direction « a rapidement compris l’importance de cette découverte et a travaillé au cours de l’année dernière avec la direction des ressources minérales du ministère de l’Économie et des finances, la délégation interministérielle pour l’approvisionnement en minéraux critiques et en métaux stratégiques, ainsi qu’avec divers niveaux de gouvernement en Corse ». Dans un communiqué du 2 novembre 2024, la commune d’Ogliastro confirme pour sa part qu’un projet concernant le prélèvement de nickel sur la plage d’Albu lui a bien été présenté, mais que « comme toute décision importante, elle est prise démocratiquement. L’étude a été exposée : tout d’abord au maire, puis au conseil municipal et enfin à la population Ogliastrinca. Pour l’heure, aucune décision ferme et définitive n’a été prise », affirme-t-elle. Dans le même temps, U Levante rappelle pour sa part que la côte des deux communes du Cap Corse, initialement rocheuse, s’est modifiée du fait de l’exploitation de l’ancienne mine d’amiante de Canari et alerte sur les potentiels risques que cette exploitation du nickel des plages feraient de facto courir. « Une fois encore, la santé des habitants des villages de cette côte occidentale du Cap Corse est en jeu. Les effets délétères de l’inhalation des fibres d’amiante sur la santé ne sont plus à démontrer », martèle l’association. MP