
Les îles unissent leurs forces
Onze ans après sa création, Energ’Isule est plus que jamais d’actualité. L’édition 2024 de cet évènement organisé par l’Agence d’aménagement durable, d’urbanisme et d’énergie de la Corse (AUE) et dédié à la transition écologique des îles, se tenait les 30 et 31 octobre 2024 au Palais des Congrès d’Ajaccio autour d’un thème capital : «Atténuation et adaptation au changement climatique dans les zones non interconnectées (ZNI)». «Cette lutte contre le réchauffement climatique ne peut s’envisager qu’autour de deux piliers : la réduction des gaz à effet de serre, et donc la sortie des énergies fossiles, et l’adaptation de nos territoires, a posé Julien Paolini, le président de l’AUE lors de l’ouverture du congrès. S’adapter, c’est anticiper les menaces, les risques et les dangers qui pèsent sur nous aujourd’hui, c’est rendre nos territoires plus résilients et plus résistants, et plus autonomes.».Une adaptation dont les écosystèmes insulaires, forts de leur singularité, ont su faire preuve selon le président de l’AUE qui a souligné qu’ils peuvent faire figure «de véritables laboratoires, propices à l’expérimentation sociale, à l’innovation scientifique et à l’audace politique». Afin de tirer parti de ces actions, Energ’Isule vient chaque année offrir un espace de partage et de collaboration unique aux principaux acteurs du monde institutionnel, économique, universitaire, associatif des îles, ainsi qu’à des experts reconnus au plan national et européen. Durant deux jours, plusieurs tables rondes se sont ainsi succédées afin d’échanger sur les meilleures pratiques et innovations technologiques pour construire un avenir plus durable. Des intervenants venus de la Guadeloupe et de la Martinique ont également pu témoigner de leur expérience de transition énergétique. «L’autonomie énergétique est plus qu’une nécessité technique, c’est une question de résilience et de prospérité pour nos territoires, a ainsi martelé Sylvie Vanoukia, présidente de la commission énergie de Guadeloupe. En Guadeloupe, nous avons déjà réussi à faire de grands pas. Aujourd’hui, plus de 35 % de notre mix électrique provient de sources renouvelables locales. Mais nous ne pouvons nous en satisfaire car nous mesurons notre dépendance. Comme la Corse, nous avons déjà construit notre feuille de route pour aller vers plus de souveraineté énergétique, en nous appuyant sur des énergies fortes et locales par le biais d’une transition résiliente, éthique et juste.» MP