Politique
Trumpmania

Christophe GIUDICELLI

Donald Trump qui s’assiera une nouvelle fois dans le bureau ovale, est-ce vraiment une surprise ? Sans être un politologue confirmé, la réponse, au vu des résultats, est plutôt simple : pas vraiment… 312 grands électeurs pour l’ancien président contre 226 pour sa rivale Kamala Harris ; 75 millions de voix contre 71. En plus de cela, le septuagénaire à la chevelure dorée s’arroge le quinté gagnant dans les fameux swing states, ce qui est synonyme d’une victoire quasi assurée. L’écart est bien trop important pour parler d’un véritable tour de force. Pourtant, au vu de son passif, de son présent et même de son futur, l’homme le plus puissant du monde (car ce sera de nouveau une réalité le 20 janvier prochain) traîne derrière lui toute une batterie de cas seroles qui ferait pâlir les plus grands chefs de la planète : des procès pour l’assaut du Capitole, pour fraude électorale, pour recel de documents classifiés, pour falsification de comptes de campagne ou encore pour surévaluation frauduleuse d’actifs. Bref, on connaît le personnage, ses idées, ses opinions, ses frasques. Il n’y a pas vraiment besoin de s’attarder dessus. La « surprise » de sa victoire, avancée par bon nombre de confrères et consœurs journalistes en France, n’en est pas vraiment une. Sa stratégie politique, les fonds investis dans la campagne, sa position d’ancien président et ses thèmes de campagne lui ouvraient grand les portes de la Maison-Blanche. Nous regardons cette élection avec nos yeux figés depuis le vieux continent. Un océan et plusieurs milliers de kilomètres nous séparent des États-Unis. Et puis, on ne va pas se mentir, depuis Paris, c’est l’air d’Hollywood que l’on respire le plus souvent. En somme, que savons-nous vraiment des États-Unis et de ceux qui y vivent ? Le Nouveau Monde fait deux fois la taille de l’Union européenne. Et si, l’espace d’un instant, nous devenions aussi nombrilistes que nos amis américains, et que nous sortions aussi nos cartes électorales ? La « surprise » du vote RN dans nos campagnes et dans nos villages ? Really, comme dirait l’Oncle Sam ? Pour les électeurs, pas vraiment… à méditer pour la suite…