
Une flotte vieillissante et réduite
Une flotte vieillissante et réduite, un renouvellement de la main d’œuvre difficile, ou encore de nombreux défis, comme l’éco transition des outils de production, auxquels s’adapter. Autant d’éléments qui selon Guy Armanet, président de l’Office de l’environnement de la Corse (OEC), conduisent « l’avenir de la pêche (à être) aujourd’hui en danger en Corse ». Pour soutenir le secteur et assurer sa pérennité, le Conseil exécutif de Corse a voulu faire de la pêche une de ses priorités. Aussi, lors de la session de l’Assemblée de Corse du 24 octobre dernier, le président de l’OEC a présenté un plan de soutien et de développement en faveur de la pêche corse co-construit avec les acteurs de ce secteur. « La difficulté que nous rencontrons, c’est que les aides qui peuvent arriver de l’Europe ou de l’État ne répondent pas véritablement aux contraintes de la pêche insulaire. Cette inéquation entre les dispositifs normatifs et financiers nous a amenés à essayer de construire quelque chose spécifiquement dédié à la pêche corse », a expliqué Guy Armanet en préambule, indiquant qu’en plus des dispositifs existants ce plan vient décliner des mesures financières novatrices pour soutenir le secteur de façon renforcée dans les cinq prochaines années. Cinq axes prioritaires ont ainsi été travaillés : la mise en place d’un dispositif d’aide spécifique relatif au soutien et à l’observation en milieu marin qui aura pour but de recueillir les observations des pêcheurs ; la possibilité donnée aux pêcheurs qui souhaitent émarger à un dispositif d’aide de disposer d’un prêt à taux zéro grâce un partenariat avec le Crédit maritime Méditerranée ; l’octroi d’aides visant à améliorer la santé, la sécurité et les conditions de travail des pêcheurs, ainsi que l’efficacité énergétique des embarcations ; un soutien aux investissements dégradés des pêcheurs de lagune pour renforcer la lutte contre le crabe bleu ; ou encore la mise en place d’un dispositif de formation théorique et pratique à la pêche professionnelle afin de susciter des vocations chez les jeunes générations. En tout, un million d’euros sera mobilisé à travers ce plan qui fait figure de grande première. « La pêche corse et les pêcheurs corses continuent d’être pour nous une priorité politique. Parce qu’y compris au moment où nous avons fait des arbitrages, le fait de sanctuariser des sommes, en fonctionnement comme en investissement, qui viennent alimenter notre vision d’un secteur de la pêche corse qui non seulement survit mais qui également revit et se développe, est un choix fondamentalement politique », a assuré le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni. Malgré un accueil contrasté de l’opposition, le rapport a été adopté à l’unanimité. Manon PERELLI